LT-No
l'interviou exclusive !!

Cette interview a été réalisée par Kristof, branleur professionnel et donc Zavattiste de naissance ainsi que par son amie Eglantine (qu'on a jamais vue ceci dit, mais elle a un nom rigolo, c'est déjà ça). Enregistrée avec du matériel douteux en novembre 98, on a pourtant fini par l'avoir, et c'est avec la bagatelle de 7 mois de retard qu'elle est enfin disponible. ;) On a du pot, le groupe existe toujours.


Signature du groupe sur Naïve - photo : Marc Domage

Alors les présentations, vous faites quoi ?
Emmanuel : de la guitare, du chant, de la programmation samples. Antony il fait de la basse et des chants.

Sur l'album il y a des invités ?
Emmanuel: oui, il y a quelques invités sur l'album. Il y a DJ Ludo qui est sur l'album et qui est sur les concerts, il fait du scratch et du clavier dans les Oneyed jack. Il y a aussi deflo qui fait de la techno et qui fait de la programmation avec nous. On aura aussi le batteur de ethnichan, qui se sont les anciens dirty district.

Comment est né le groupe ?
Emmanuel : il est né il y a un an et demi. C'est donc nouveau groupe. En fait avec Antony avant on faisait un autre groupe qui s'appelait les tétines noires, donc c'est un autre projet mais qui est né parce qu'on jouait déjà ensemble.

En fait c'est le même groupe ?
Emmanuel : ce n'est pas le même groupe, parce qu'il n'est pas ouvert de la même manière. Il y a des intonations de musiciens externes et c'est une musique différente c'est un autre projet en fait.

Vous situez-vous dans un certain courant artistiques avec des groupes dont vous vous sentez proche ?
Emmanuel : oui il y a des groupes effectivement. On a notre identité propre. Il y a une famille musicale. En fait dans LT-no il y a un côté assez électronique, très machine en même temps un côté très sauvages. Un coté qui vient de l'énergie brut du rock, du glam et en même temps tous ça passer par le filtre des technologies modernes. Après il y a effectivement d'autres gens qui travaillent avec un peu cet état d'esprit punk. On est assez proche des groupes industriels et des gens qui sont à la limite entre le côté techno hard core avec une pointe assez dark quand même.

Vous vous définissez comme ça ?
Emmanuel: non, on se définit pas. Nous avons un certain esprit punk, assez destroy, et assez trash.

Il y a-t-il un désir de votre part de se rapprocher ou de s'enrichir du son des groupes industriels américains reconnus comme Nine Inch Nails, Nitzer Ebb, Front 242… et est-ce que c'est pour ça que vous avez choisi Paul Kendall pour produire le nouvel album ?
Emmanuel : Oui, au niveau d'un son assez proche des guitares… Pour le choix du producteur, il y avait plusieurs personnes envisagées pour l'album et notamment Paul Kendall, qui est un anglais, et qui a bossé effectivement sur un album de NIN. Ce qu'on aime bien chez lui, c'est qu'il a bossé pas mal avec des groupes très électroniques et aussi des choses avec beaucoup de guitares.

Maintenant, vous êtes sur Naïve qui est un nouveau label dont vous êtes la première signature.
Emmanuel : Non, nous sommes le premier groupe du label. Sur Naïve, il y a déjà la BO de Tokyo eyes et un DJ faisant partie de la vague French Techno. C'est un gros label, mais indépendant de Paul Kendall ex- PDG de Virgin.

Donc, vous faites tout ce que vous voulez sur le disque ?
Emmanuel : On commence juste à travailler, mais, à priori, c'est parti comme ça. L'esprit est vraiment libre, on est super content. Il y a de bon moyens parce que c'est une grosse structure et en même temps un esprit de différence par rapport au major. Il y a l'esprit créatif et il y a en même temps les moyens.

Parce que High Density le CD cinq titres est autoproduit, c'est ça ?
Emmanuel : le 5 titres n'a pas de nom. On l'a fait avec un ami à nous qui a fait le son mais c'est effectivement un C.D. démo produit par nous.

Donc l'album sera encore différent ?
Emmanuel : j'espère, ce serait bien ! Oui c'est un cinq titres qui est déjà enregistrés et on va encore travailler dessus.

Pourquoi LT-no ?
Emmanuel : c'est un nom qui ne veut rien dire, c'est juste des lettres.

Prise au hasard ?
Emmanuel : Comme des initiales.

Bon, ce que vous venez de faire, je trouve que ça ressemble beaucoup au troisième album des tétines noires.
Emmanuel : ouais, en plus évolué quant même, plus de machine. En fait comme je disais tout à l'heure, ont joué dans un autre groupe avant qui s'appelait les tétines noires. Mais LT-no c'est comme un autre projet parallèle.

Avant vous étiez que tous les 2 dans les tétines noires ?
Antony : il y a eu plusieurs formations.

Il y a eu combien de batteurs ? Pourquoi ces changements ?
Emmanuel : je suis insupportable, je suis infect, je suis une ordure.
Antony : Moi je suis amoureux d'Emmanuel. (Rire) Et les autres batteurs ils ont arrêté la batterie depuis.
Emmanuel : on a changé de batteur il n'était pas dans les têtines noires. Golian s'occupait du clavier de la programmation dans "les douze têtes mortes" le dernier album des tétines noires. Le batteur était Jérôme.

Antony est arrivé après les amalgames ?
Emmanuel : oui c'est ça Antony est arrivé pendant la tournée du 2e album.

Le dernier album une direction beaucoup plus électronique que les autres.
Emmanuel: oui, le dernier album avait effectivement une direction nettement plus indus plus électronique, que nous avons accentué avec LT-no.

Mais pourquoi vous n'avez pas changé de nom les douze têtes mortes ?
Emmanuel: dans les têtines noires, il y avait une identité de morceau basé plus sur la voie, elle était très dépouillé, avec des instruments assez bizarre, des jouets etc… C'est cette chose-là qu'il y a pas dans LT-no. Dans " les douze têtes mortes " c'est encore comme ça, mais moins que dans les deux premiers.

Le changement s'est fait aussi avec l'arrivée de made in Éric dans les douze têtes mortes.
Emmanuel : on travaille de temps en temps avec un artiste, qui fait partie du groupe en fait, pour les concerts. C'est une collaboration, (il a aussi son activité à part et indépendant) sur différents projets ont travaillé ensemble, notamment lui il travaille sur le corps, le corps objet, pied du micro.

Dans LT-no il y a la musique mais aussi une esthétique propre, de la pochette de disque, à votre look, et aux performances sur scène assez provocants même. Est-ce qu'il y a un message derrière ça ?
Emmanuel : il n'y a pas un message, ce serait trop simple, ce qui nous intéresse c'est de créer un univers, d'avoir un imaginaire. C'est d'abord ça qui m'intéresse dans les groupes en général et dans la vie. De créer des univers imaginaire différent voilà notre travail. Ce qui est sûr c'est qu'il y à une envie de création et ce n'est pas près de s'arrêter, c'est notre manière de composer, la musique avec des samples etc. Et il n'y a pas de chemin arrière par rapport à ça. Cela ne veut pas dire que dans quinze, vingt ans il n'y aura pas quand même quelques-uns qui reprendra une guitare et qui fera un album génial parce que ce qui compte c'est de créer. La liberté musicale et total on peut faire de la musique avec un bout de bois ou je sais pas quoi, un tambour ou n'importe quoi.

Vous écoutez encore des disques de rock ?
Emmanuel : sans aucun problème. Pour moi-même, ça me semble presque évident.

Vous avez fait quelques concerts avec LT-no notamment à la loco. Ça vous fait quoi de jouer dans une boîte de nuit comme ça dans le cadre des soirées gothiques à Pigalle ?
Emmanuel : ça nous excite.

Et vous-même vous allez à des soirées ? Que pensez-vous de la musique qui y passe ? Est ce qu'on peut découvrir des groupes ?
Emmanuel : bien sûr, moi je ne suis pas bloqué sur les années 80 ça va jusqu'à des choses assez dark techno, mais il y a aussi beaucoup de choses électroniques indus et donc sur des musiques actuelles.

Mais il n'y a pas beaucoup de ce genre de soirée à Paris, et ils passent toujours la même chose. Enfin ce que je veut dire c'est que c'est difficile de découvrir LT-no.
Emmanuel : oui c'est vrai qu'en France, ce mouvement n'est pas vraiment important. Il n'est pas représenté au niveau média. Ce qui marche bien ces dernières années c'est le rap le groove, le funk, et puis après une certaine techno qui n'est pas vraiment apparentée à la musique industrielle comme la techno en Allemagne qui s'apparente un peu à l'électro et à l'indus.

Et c'est pour ça que vous vouliez enregistrer l'album dans un autre pays avec Paul Kendall ?
Emmanuel : nous en fait on est pas fixé sur la France ...

Vous le connaissiez déjà ?
Emmanuel : On l'a rencontré le mois dernier (mois d'octobre 1998). C'est par notre label qu'on a pu le contacter. Il y a des management qui managent des groupes et des management qui managent les producteurs et voilà, c'est comme ça que ça s'est fait.

Euh bon... On a d'autres questions encore. Votre activité préférée, c'est ?
Emmanuel : dormir !

C'est magnifique ! Et autrement vous lisez des livres, des B.D, vous regardez des films ?
Emmanuel : je connais pas beaucoup de B.D...

Les vieux fluide glacial...
Emmanuel: oui voilà !

Pour finir, l'album en trois mots ?
Emmanuel : en 2 mots "global cut"! (NdZ: l'album "global cut" est maintenant disponible.)


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