Carafe Boulba & les Beaux Tritis
l'interviou exclusive !!

Périple à St Denis, cette fois, pour notre deuxième interview, et plus précisément dans un monument historique. On y a rencontré Yann Darçon, un des deux chanteurs de Carafe, dans son logement de fonction du lycée de la Légion d'Honneur ou kek'chose comme ça, où il est cuisinier. Il a donc fallu se taper une expédition à travers la batisse, monter et descendre de grands escaliers en marbre, passer le long d'une rangée d'une dizaine de pianos à queue et autres merveilles pour arriver à l'appart' du cuistot. Voilà ce que Malo et Mad Matt on réussi à en tirer :

Le groupe au (presque) complet.

Tu peux nous présenter un peu les musiciens et l’historique du groupe ?

Ben en fait le groupe est né y’a 3 ans à peu près d’un buff… C’est parti d’un buff au studio BMT, où on répète, entre les anciens musiciens de notre groupe qui s’appelait Dr Destroy, c’était du punk/ska avec Sapu des Garçons Bouchers… et donc y’avait le trompettiste de ce groupe, c’était Vidoc (le frère de Sapu entre autres) et il jouait de la guitare aussi. Donc il a amené sa guitare, sa trompette… Moi je faisais de l’accordéon mais j’en jouait pas dans Dr Destroy, idem, chuis arrivé avec mon saxo, ma cornemuse, mon accordéon… On a demandé à un bassiste qui jouait à l’époque dans la Bande Velpo, très punk basique, et le batteur de Dr Destroy qu’est venu se greffer, et puis bon, de fil en aiguilles on a fait des morceaux qui sonnaient un peu… limite Pogues, et puis des trucs très ska et punk, et on a évolué, on a repris un autre guitariste, Yannick, qu’est encore avec nous maintenant, et qui jouait dans un groupe plus rock ‘n’ roll. Ils faisaient des reprises, lui il faisait du jazz avec son père… En fait on vient tous de milieux différents, c’est ça qu’est intéressant.
Et après y’a le violoniste qui s’est rajouté, qui est le mec qui tient le studio et qui nous enregistre.

Il fait partie intégrante du groupe maintenant ?

Ouais, ouais voilà, d’ailleurs y’a pratiquement plus aucun morceau sans violon… Il est pas sur la photo, il était pas là c’jour là, malheureusement pour lui. Ou heureusement. [rires]

On a du mal à reconnaître les têtes sur la photo…

Celui qui tient la bière et qu’est couché, qui a plus de dents, c’est l’ancien bassiste, celui qu’a le chapeau, avec la bière c’est moi, et l’autre derrière c’est le guitariste.

Pourquoi l’ancien bassiste ? Il a été remplacé ?

Ouais, il jouait trop mal. [rires]

C’est vrai ??

Ouais ouais, franchement ! Nan au début ça allait, et puis dès qu’on a commencé à évoluer puisqu’on vire de lus en plus world music/dub destroy [!!] et en fait de plus en plus ça joue… un peu mieux, quoi. On évolue dans des trucs différents, et dès qu’on est sortis du rythme punk basique il y arrivait plus du tout. Et il a eu des problèmes d’alcool…

C’est lui qui s’est cassé ?

Non, on a été vraiment obligés d’arrêter, il tenait plus debout, il tombait sur scène, complètement défoncé… C’est lui sur l’album.

Pourquoi Carafe Boulba et les Beaux Tritis ?

Alors à l’origine on s’était donné le nom de Tarace Boulba, un peu en hommage à Sapu qu’avait les grandes moustaches et qu’était rasé… mais y’a déjà un groupe qui s’appelle Tarace Boulba avec des copains dedans. Et en fait on s’est dit bon, comme on aimait bien le vin et le coté Rabelais, trucs comme ça (à l’époque on faisait un ou deux raps sur Rabelais), alors on a dit " carafe ", pour boire, et les Beaux Tritis [Botritis] c’est des champignons qui donnent naissance aux pourritures nobles.

Comment tu sais ça ??

Parce que moi c’est mon métier, et on est assez branchés pinard avec François [Hadji-Lazaro], et on va souvent déguster… On est relativement copains depuis des années.

Et comment ça s’fait que vous soyez pas sur Boucherie Prod. alors ?

Ah, ben c’est la question que tout l’monde nous pose… Ben peut être qu’il aime pas, ou peut être qu’il a peur que… [heu, il a pas fini sa phrase, là]

Il vous a jamais proposé ?

Non non non…

Et vous avez jamais osé lui demander ?

Plus ou moins, mais en fait j’pense que c’est aussi bien… On est copains. Ca serait peut être pas une bonne chose. Déjà on a eu du mal à faire ce qu’on fait là, on nous a souvent reproché " ah, vous êtes des Garçons Bouchers ", " ah, vous faites du Pigalle ", donc on a déjà réussi à le faire de nous mêmes sans demander rien à personne, j’pense que c’est plus clair. Et puis maintenant, vu qu’on a complètement changé de musique, y’a plus de rapprochement.

Vous avez déjà beaucoup changé par rapport à l’album ?

Complètement oui. A part l’intro, le dub, qui reste… Voyage dans une pinte on l’a retravaillé un petit peu, y’a un break reggae au milieu. Et les autres on les fait pas. On fait beaucoup de morceaux quand même en moyenne, on arrive à faire souvent des nouveautés.

Combien de morceaux dans le répertoire ?

Ben là on a redescendu, on en a un peu moins, on a… 16 ou 18 morceaux j’pense. On a viré énormément, on a du faire 40 morceaux en tout durant 3 ans. Même avant de faire cet album on avait déjà une dizaine de morceaux de virés…

D’où viennent les textes ?

C’est très variable. Moi je revendique pas tous les textes, des fois… Y’a des trucs que je trouve bien, mais j’ai plus tellement envie de faire du pseudo-comique alternatif… j’ai envie d’en sortir un peu, on a trop d’étiquette. Mais bon, il peut y avoir de la politique parce que… on est obligés d’y être intéressés, déjà les montées du front national, c’est quand même pas la joie, donc on se sent un peu obligés d’en parler. Et on se force pas beaucoup d’ailleurs…

Ben à propos, Danger Immédiat, il est un peu bizarre ce morceau…

Oui, ben ça c’est plus c’que je fais moi, mes délires… C’est dans l’album mais c’est pas vraiment Carafe, c’est juste le violoniste, qui fait des samples, et moi. Tous les deux. C’est moi qui ai fait les deux voix, et lui les samples.

Pourquoi vous remerciez NoFX pour Tout seul au monde ?

Ben c’est un morceau de NoFX ? Enfin c’est pas traduit, mais la mélodie est celle d’un morceau de NoFX. Et on l’a repris. On a pas essayé de traduire, ni rien, on a déliré avec quoi… Celui là on le fait encore. On a gardé les ska en fait, à part Zoophélie Winter qu’on aimait pas. Enfin c’était sympa, mais on en avait marre…

Alors c’est comment vos relations avec les groupes de Boucherie ?

Ben on aime pas tout à Boucherie, hein… Y’a des trucs que j’adore et d’autres que j’aime pas du tout. Moi tout ce qui est folk, j’adore, j’aime la musique traditionnelle.

Chez Boucherie, y’a Malicorne dans le genre…

Ouais, j’adore Yacoub… C’est un des artistes que je préfère. J’aime bien l’album Bel, surtout, c’est vraiment son chef d’œuvre… Vraiment très pur, y’a pas grand chose, juste des guitares.

C’est qui le chef ?

Heuuuu… personne… Disons que personne commande mais si on fait pas comme j’ai envie ça chie ! [rires] C’est celui qu’a la plus grande gueule. M’enfin y’a pas vraiment de chef.
Sinon ça les arrange un peu, parce que c’est moi qui cherche les concerts, qui fait les démarches, qui compose une partie des morceaux…

Pas de révolte prévue de leur côté ?

Non non, sinon je fais ma carrière solo ! C’est prévu d’ailleurs un jour ou l’autre… J’continuerai pas à faire un groupe pendant des années encore… je pense pas.

Et tu ferais quoi en solo ?

Je sais pas… soit du folk, soit de la techno.

Tu t’intéresses à la techno ?

Ouais ouais, ben là on va essayer 4 titres, ça sera trip-hop, dub… mais toujours avec violon, cornemuse, accordéon, joués dessus, avec des ambiances.
[s’ensuit une discussion animée sur la mort du mouvement punk]
Quand t’es musicien, quand tu joues, le punk, passé une dizaine d’années…

Oui oui, on peut continuer à avoir un esprit punk en jouant autre chose, mais…

Ceci dit on peut avoir un esprit beaucoup plus punk que beaucoup de punks, parce qu’il y en a qu’ont pas d’esprit punk du tout, c’est un peu un ghetto comme le rock ‘n’ roll, on dirait des vieux qui vont à leur rencontre rock ‘n’ roll… C’est devenu un peu ça.

Tu fréquentes des groupes du milieu punk ?

Oui oui, pendant des années on a fait du punk, on s’est retrouvé qu’avec des groupes punks, et là ça fait bizarre de voir tous ces gens… On dirait qu’ils s’accrochent à un truc, soit parce qu’ils ont pas d’autres moyens d’en sortir, soit parce qu’ils ont pas envie de vieillir ou je n’sais quoi…

Les Gastéropode Killers ?

Ben franchement, pour moi c’est c’qu’y a de pire…

Mais ils font beaucoup quand même pour le mouvement punk…

Non, moi je trouve pas, au contraire, ça donne une mauvaise image du punk… j’aime pas l’image qu’ils ont, j’aime pas ce qu’ils font.

T’as déjà parlé avec eux ?

Oui, on les connaît carrément… J’adore Drunk, un ancien de BB Doc, et puis il jouait avec Vidoc donc, au départ, mais à mon goût c’est dommage, il se gaspille. J’aime pas le discours de Nathalie et Droopy. Moi je m’sens pas du tout en affinité avec ça. Maintenant chacun fait un peu ce qu’il veut…

On a l’impression qu’ils promotionnent un peu Carafe Boulba, ils aiment bien on dirait…

Oui, ben c’est super gentil, mais je vais pas dire que j’aime pour ça…

Les Sales Majestés ?

J’écoute quasiment pas ce genre de musique, j’aime pas ça. J’ai l’impression d’avoir entendu ça dix millions de fois… J’écoute Les Sales Majestés, j’ai l’impression de mettre un disque d’OTH ou des Shériffs… Moi je préférais OTH et les Shériffs, et puis en leur temps.
Maintenant c’est bien, ils le font, ils font ce qu’ils ont envie de faire, c’est le principal… mais moi j’me sens pas l’envie d’écouter ça. Nous on a joué 2 fois avec eux, ils étaient super gentils, c’est sympa… On est dans une compil’ avec eux, une compil’ de Combat Rock. On est dans 5 compils en tout.

Vous restez engagés ? Vous vous situez plutôt proches de quoi ?

Ben proches de rien… Etant plus jeune j’ai été communiste, maoiste à mort et tout, j’en suis revenu rapidement. J’ai prétendu être anarchiste, mais c’est de l’utopie, trop intello pour moi… Donc j’ai laché complètement. Et bon, les socialos de mes couilles, j’en ai rien à foutre, la droite j’peux pas, l’extrême droite je leur vomis dessus… Donc en fait je me situe dans aucun mouvement politique ni aucune religion, pour moi c’est de la foutaise…

C’est quoi les influences du groupe ?

Ben disons que les influences du groupe, c’est quand même ska, à la base, mais très roots… Les vieux ska, Skatalites… Le dub, beaucoup de dub, que ce soit les vieux dubs jamaïcains ou le dub anglais de maintenant, techno, avec des machines. Une partie du groupe écoute beaucoup de trip hop, de trucs comme ça : Tricky, un p’tit peu de Portishead… Moi Portishead je trouve ça intéressant mais je lâche rapidement, ça donne envie de se flinguer plus qu’autre chose. En fait moi j’aime bien tout ce qui est un peu expérimental, j’adore l’indus’, j’adore des trucs comme Einstürzende Neubauten, j’adore Nick Cave. Einstürzende Neubauten c’est un groupe allemand [sans blague], c’est le guitariste de Nick Cave en fait. Il font de la musique avec des bétonneuses, des chignolles, toute sorte d’outils, c’est vachement avant-gardiste, très très bizarre… Sinon dans ce qui ce fait maintenant, les Young Gods, et j’adore la chanson française, les Têtes Raides, La Tordue bien sûr, Les Elles… Bien sûr par rapport à ce qu’on fait on reconnaît qu’on est tous fans de Pigalle…

Les Garçons Bouchers ?

Pas trop, plus Pigalle… Les débuts oui, mais à l’époque on était tous barrés là dedans à fond, que ça soit les Bérus, les Garçons Bouchers, tout ça. On vient tous des années 80, du milieu alternatif.
Maintenant j’ai jamais réécouté un album des Bérus, mais bon…

T’as les vinyles des Bérus ??

A un moment donné j’avais plus de thunes et j’ai revendu pratiquement tous mes vinyles… J’avais tout ce qui est sorti en rock français depuis… 80, même un peu avant…

Et dans les groupes français actuels ?

Les groupes français du moment, Treponem Pal surtout. Prune Kantor, c’est pas un groupe, c’est une chanteuse… C’est ma copine. [rires] Mais bon franchement c’est vraiment balaise. Et… Gnawa Diffusion, j’aime bien… Noir Désir, j’adore. J’étais très fan des Thugs mais plus maintenant, pas le dernier, pis c’est toujours un peu la même chose. Pascal Comelade aussi, j’adore ce type là, il fait de la musique tout seul, pour des films, avec des jouets, avec des tas d’choses. Il a fait plein plein d’albums.

Qu’est-ce que tu penses de la montée de Louise Attaque ?

Oh non, Louise Attaque pour moi c’est le gros caca du coin…

Pourquoi ?

Ben les textes, c’est un peu cucu… J’trouve que c’est des petites histoires d’amourettes pour ados. La musique, sur scène c’est complètement faux, le violon sait quasiment pas jouer. On a joué avec eux, on a fait leur première partie, et y s’passe rien moi j’trouve, c’est vachement pompé sur Violent Femmes.

Mais ils le revendiquent, leur producteur c’est le chanteur de Violent Femmes…

Ah ouais ? Mais franchement j’trouve que c’est une grosse arnaque commerciale. Enfin peut être pas au début… mais bon… Y’a tellement de trucs mieux.

Ouais, c’est sûr mais y’a aussi des trucs pires qui ont beaucoup plus de succès.

Ah bah c’est sûr, y’a largement pire…
Si là j’ai acheté Yann Thiersen, moi j’aime bien, c’est entre folk et chanson française, y’a des trucs qu’il a fait avec Dominique A. C’est carrément bien, d’ailleurs ça ressemble un peu à Pascal Comélade. Ah et puis y’a un truc que j’adore depuis 80, ça s’appelait Orchestre Rouge, après c’est passé Passion Fodder, et maintenant c’est Théo Hakola tout seul.

Il a travaillé avec Noir Dez’ lui…

Oui, ben c’est lui qui a découvert Noir Désir au départ. Et ce mec là, je le suis depuis le début, et je trouve ça génial. Et ses anciens musiciens qui font un groupe qui s’appelle Sixteen Horsepower et ça c’est carrément géant.
J’aime bien Björk, aussi… J’aime bien Natacha Atlas, certains trucs…

Et les autres membres du groupes ? C’est aussi varié ?

Oui oui, ben Vidoc écoute beaucoup de ska et de punk quand même, les Ramones, ces trucs là. Yannick notre guitariste il écoute que du reggae, du ska, de la techno, et puis du rockabilly et du jazz…

A combien de groupes t’as appartenu ?

Alors j’ai joué dans Dr Destroy, et puis dans un autre groupe à Nevers, y’a longtemps, en 83, du genre Siouxsie & the benshies. Et dans un groupe qui s’appelait les Radis, avant l’alternatif, on aurait pu dire que c’était de l’alternatif, ça ressemblait un peu aux Endimanchés. On se déguisait, on faisait ça à l’école…

Vous avez grandi où ?

Ben moi j’viens de la campagne, à moitié dans le Berry à moitié dans la Nièvre, notre chanteur Vidoc vient de Savoie, le guitariste a toujours été en banlieue Sud, le batteur banlieue aussi. Notre bassiste, qui a été dans un millier de groupe, il a 35 balais, il a joué dans les Bernadette Soubiroux, il a joué dans les Paladins, il joue avec Prune Kantor, il joue avec la Hola, avec beaucoup de groupes, il fait plein plein de choses… Il a joué un peu avec la Mano Negra.
Et puis le violoniste il vient d’à côté de Blois mais il a toujours été sur Paris, il a joué dans des groupes folks des années 70, il a la quarantaine. Vidoc est le plus jeune, il a 29 ans, et moi 32.

Quel rapport vous avez avec l’Irlande ?

Ah bah on adore, leur musique, les pubs, l’ambiance pub, on aime bien boire des canons, quand même… Et puis leur convivialité, tout ça… C’est dommage que ça soit gâché par la religion.

Quand on regarde la pochette on a un peu l’impression de voir un livre de Lewis Carroll…

Ah ouais, ben la pochette c’est une copine qu’est Ecossaise qui l’a faite, elle fait du dessin, des gravures… Ca fait beaucoup penser aux vieux contes, ses dessins. Et c’est ce qu’on voulait faire, on voulait pas faire une pochette qui soit actuelle, vu qu’y a des trucs un peu folk, des trucs punk, des trucs ska, on voulait que ça soit un peu à part. Que ça fasse un peu ambiance Gustave Doré à la limite, tout en gardant le petit damier pour le côté ska, le verre…

Tu voulais faire quoi quand t’étais p’tit ?

Moi j’voulais faire cow-boy ! [rires] J’ai voulu faire cow-boy, j’ai voulu faire romain, à cause des films, genre Guerre de Troie, tout ça… Suivant le film quoi. Et puis j’voulais faire peintre ou archéologue.

Tu fais de la peinture ?

Ouais, j’en fais toujours… Peinture, graphisme pour des fanzines, des trucs comme ça. Dans L’Echo des Côtelettes, à Boucherie, j’ai fait des dessins. J’ai fait des pochettes pour Boucherie…
Le dessin c’est très BD, et la peinture c’est limite art brut. Je peins avec de la terre, du sang, tout ça… J’achète des litres de sang chez le boucher.

Qu’est-ce que tu préfères ? Les chiens, les merguez, le pepsi, le coca ou les chats ?

Alors les chats… J’ai jamais eu de chat, comme dirait Brel. Les chats j’en veux pas, mon gamin est allergique aux poils de chat. Les merguez, j’aime bien si elles sont pas pourries. Le pepsi, le coca, bof … j’en bois, ça m’arrive, mais j’préfère le vin, ou une bonne bière. Les chiens, j’en ai eu un, mais ça me gonfle…

Combien d’instruments vous utilisez en tout ?

Bah y’en a pas mal, une dizaine… Dernièrement on avait un mec qui jouait du didgeridoo, avec nous, sur scène.

Quelle formation musicale ?

J’ai fait la fanfare municipale de la Charité-sur-Oire, dans la Nièvre, avec l’école de solfège de la ville. Je jouais du saxo baryton, comme j’étais le plus gros ils m’avaient collé au baryton. Et j’ai joué de la vielle dans un groupe folklorique, avec les sabots et tout… Donc j’ai appris le saxo et la clarinette au petit conservatoire de la ville, et donc la vielle dans le truc folklorique, et puis j’ai appris l’accordéon et la cornemuse tout seul.
Vidoc c’est pareil, il a appris la trompette et après il s’est mis à la guitare… Le guitariste, son père est jazzman, il lui a appris un peu.

Êtes-vous alcooliques ?

Heuuuuu… ben on a été relativement alcooliques, moi j’ai été alcoolique profond jusqu’à Noël dernier, depuis l’âge de 15 ans. J’ai arrêté d’un coup net, j’ai fait deux petites attaques de suite, dont une juste après un concert, parce qu’on fumait beaucoup d’pétards et on buvait énormément. Et j’ai arrêté en l’espace de 3 mois, sans régime ni rien, j’ai perdu 12 kg… Avec François on buvait des seaux de vin, genre 5, 6, litres par soir… et 16 bières à la répèt’, des trucs comme ça. Vidoc boit pas mal, je dois le balancer un peu, et fume beaucoup… [rires] Et le bassiste tise relativement. Et l’ancien bassiste il tenait carrément plus debout. Il avait plus d’dents, c’était les acides, et il avait le foie complètement bouffé. Moi maintenant je bois un coup de temps en temps, mais j’suis équilibré, j’ai mon gamin, ma copine…

Ca te fait kek’chose d’être sur internet ?

Ah bah ouais parce que moi j’adore tout ce qui est nouveautés, moderne… D’ailleurs c’est pour ça qu’on incorpore des samples. Souvent on nous crache dessus " ah vous reniez les punks ", mais non, y’a du progrès, on nous offre de nouveaux moyens de travailler, plus performants… Si on utilisait des samples pour faire de la techno, pour les samples, ça serait peut être pas crédible, mais pour nous c’est jamais qu’un support, des effets en plus. C’est comme le mec qu’a inventé une guitare électrique, au début on lui a craché dessus… Nous on se sert de samples, mais ça change rien à la musique, c’est comme un peintre qui décide d’utiliser autre chose que de la peinture, l’important c’est de créer… Sinon on continuerait à faire du Mozart !

T’as quelque chose à dire au monde qui t’ouvre ses bras ?

Oui, alors nous cherchons un magnifique producteur pour pouvoir faire plein de beaux disques. Et je cherche une belle maison en banlieue parce que j’en ai marre de vivre en appart’.
Sinon, ben dire au monde d’arrêter de se prendre le chou, de vivre pour vivre et de regarder un p’tit peu les bons côtés de la vie… et d’éteindre la télé.

Yann Darçon Ze End Toujours Yann Darçon

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