Mascarade
l'interviou exclusive

Vous pouvez vous présentez ?
Alex : Moi chuis Alex, je fais de la guitare électrique, de l'accordéon diatonique et du banjo. Et quelques choeurs.
Olivier : Moi c'est Olivier, je fais du chant et de la guitare, et puis voilà. Je saute partout.
Seb : Moi c'est Seb, je fais le piano et les choeurs.

Et les absents ?
Olivier : On s'en fout.
Seb : Et les autres... Mehdi à la batterie, Fred qui fait la tuyauterie, sax et trompette, et Luigi qui fait la basse.

Est-ce qu'il y a des questions qu'on peut pas vous poser ?
Olivier : Non, a priori non.

Qu'est-ce que vous aimez comme musique ?
Alex : Moi c'est plutôt du punk traditionnel, Sex Pistols, ou après les Bérus et tous ces trucs-là, et puis les vieux trucs de variété des années 70, du disco...

Des groupes de punk français en ce moment ?
Alex : J'ai pas trop suivi l'actualité en fait. Tous les vieux machins, quoi. Après les bérus y'avait plus grand-chose.

C'est quoi l'histoire de Mascarade ?
Seb : Bon déjà au départ y'en a trois qui faisaient partie de Kochise (?) et qui en sont sortis, pas exprès pour former Mascarade mais disons que ça s'est passé à ce moment là. Et au départ Mascarade c'était sur Bordeaux, y'avait Olivier le chanteur-guitariste, Fred qui fait le sax, moi au piano, et puis Alex à l'accordéon. On a tourné un moment avec une boîte à rythmes, puis on a eu un batteur qui est parti, et on en a eu un autre, et maintenant on a un bassiste.

Qu'est-ce que vous avez comme formation musicale ?
Seb : Rien du tout. On est tous autodidactes, à part Medhi je crois... qui a une petite formation de batterie jazz, mais sinon...
Olivier : On a fait de la flûte à bec en cinquième.

C'est qui le chef ?
Olivier : Y'a pas vraiment de chef...

Comme tout le monde, quoi.
Olivier : Ben disons que s'il y avait un chef, ça serait par rapport aux morceaux que tu peux créer ou pas. Quand t'as une idée de morceau, tu deviens plus ou moins le chef à ce moment-là parce que c'est toi qui vois le morceau dans ta tête, et tu dis "voilà, j'aimerais bien ça, ça et ça...".

Et qui est le plus créatif ?
Olivier : C'est dificile à dire... Moi je fais tous les textes, et puis la musique c'est tout les trois. Chacun rajoute sa patte après par dessus.

Vous dîtes "J'aurais voulu être un autiste, un guitariste mongolien". Vous avez donné au Téléthon ?
Olivier : Non, on a donné pour le Kosovo par contre l'année dernière. 
Alex : On a rien donné pour le Téléthon, mais on est pas forcément contre !
Olivier : C'est plutôt à l'état de faire ça. Je pense pas que ça soit aux gens de s'occuper de la médecine. Y'a les impôts... enfin si y'a des gens qui donnent, tant mieux ! On va pas relancer le débat, mais y'a du fric qui est gaspillé ailleurs qui pourrait bien aller là. Ca veut pas dire qu'on s'en lave les mains.

Pourquoi "Rââââh" comme titre d'album ?
Olivier : Y'a pas spécialement de message. En général, tu prends le titre d'un morceau fort de l'album... C'est un espèce de refrain qu'il y a dans une chanson alors on s'est dit "on va faire ça". Si tu veux en ce moment y'a beaucoup de groupes comme nous, de la même veine, qui ont tendance à faire poétique, ou réaliste, enfin des titres un peu ronflants... et nous c'est un peu le truc auquel on a voulu échapper. "Râââh", c'est un mot que pourrait prononcer un gamin de deux ans.

Qui porte quel masque, sur la pochette ?
Olivier : Moi je crois que je suis le flic.
Seb : Moi je suis le pape.
Alex : Moi j'ai le coeur.
Olivier : Le saxo c'est le corbeau, et l'ancien batteur c'est le fou.

D'où ils viennent ces masques ?
Olivier : C'est le saxo qui les a fait.
Seb : Avec sa copine.

Vous avez l'air d'avoir une haine farouche de la religion...
Olivier : C'est pas forcément de la haine, il peut très bien y'avoir une certaine fascination pour quelquechose contre lequel tu es... Ca empêche pas d'être quelquepart fasciné ou interessé sur le sujet, et sur ce truc-là y'a beaucoup à faire. Ca a tellement marqué la société, la religion... C'est pas forcément un sujet qu'on rencontre souvent. Y'a quelques groupes, la Tordue par exemple qu'a fait un morceau vachement bien là-dessus.

Même 2 ou 3, on leur a posé la même question.
Qu'est-ce que vous pensez des groupes qui jouent avec vous aujourd'hui ? (Turtle Ramblers et les Ogres de Barback)
Alex : Ben les Turtle Ramblers on pourra pas dire de mal vu qu'il y a ma frangine qui joue dedans, qui est bassiste... 

Ah oui, alors c'est du piston ce concert.
Alex : C'est la troisième fois qu'on joue ici, à chaque fois c'était elle.
Olivier : C'est chez nous maintenant.

Et les Ogres de Barback ?
Olivier : Moi je connais pas du tout.
Seb : Moi j'ai écouté une fois ou deux un des deux albums, ouais, c'est bien !
Olivier : En fait on écoute pas tellement les groupes qui font un peu le même style que nous... Ce qui nous fait délirer c'est le disco des années 70, les trucs comme ça. Tout ce qui est variétoche...

Vous écoutez beaucoup ça ?
Olivier : Ouais, ou alors les Pistols, les vieux trucs... Lui c'est du reggae... Le batteur écoute de la Pop, Oasis... 

Bises de Pape, c'est du fait-maison ?
Alex : Non, non, y'a rien de fait-maison. Enfin quasiment.
Olivier : C'est sur le canard enchaîné, on a un recueil de contrepèteries. Un jour avec Alex on a fait un morceau à partir de ça. Par contre ça a été chiant de faire un truc qui se tient à peu près, de plus ou moins le faire rimer. Y'a quelques jeux de mots qui sont de nous, c'est tout. "L'évêché de Rome toujours bouché" par exemple.

Ca sera marqué.
Olivier : Merci.

A propos de "Pas très cathodique" : quand vous voyez Lagaf' personnalité de l'année ça vous inspire quoi ?
Olivier : On le voit pas. Mais c'est du grand guignol, ça se tient...

Vous avez la télé ?
Tous : Oui, oui.
Olivier : Mais ça a pas mal influencé les Mascarade, la télé. Justement, ce morceau là... Ca me fait délirer, les plans "voici", tout ça.

Pourquoi vous avez caché le morceau caché ?
Alex : Parce qu'au départ c'est un délire... Mais ce morceau il marche toujours bien, ça fait marrer les gens.
Olivier : C'est un morceau qui était sérieux au départ quand même. C'est une véritable histoire qu'on avait composé autour d'un feu, exactement. Je leur ai sorti ça 10 ans après...
Alex : On s'est foutus de sa gueule et on a fait le morceau après.

Qui s'occupe du graphisme ?
Olivier : Moi j'ai fait la pochette...
Alex : Le saxo a fait un dessin, c'est un peu tout le monde.
Olivier : Par contre y'a des photos qui sont vraiment faites par un photographe professionnel. Des photos retouchées à la peinture. Lui c'est un vrai pro.

Y'a des groupes que vous fréquentez ?
Alex : Ben en fait les autres groupes nous aiment pas trop parce qu'on est meilleurs qu'eux.
Olivier : On aime pas trop les autres en fait.
Alex : On peut pas dire qu'on n'aime pas les autres, justement c'est les autres qui nous aiment pas parce qu'on est trop forts.
Seb : Si, on en a des copains quand même.
Olivier : On est pas trop showbiz local, tous les groupes entre eux...

Des exemples quand même ?
Olivier : De Bordeaux, la Réplique, Rageous Gratoons.

Vous connaissez des groupes du coin ?
Seb : La plupart des groupes qu'on connait c'est sur Bordeaux, ou Toulouse.
Alex : Il faut pas que le contact soit artificiel, si c'est brancher l'autre personne sous prétexte qu'on est dans le même milieu... Si t'as rien à dire à l'autre en tant que personne...
Olivier : Souvent dans ce genre de milieu t'as une façon de t'habiller, tu parles tout le temps de musique, nous on est pas du tout la dedans. On a des vies bien bourgeoises, à côté.

Ca va, vous gagnez bien votre vie ?
Seb : Oui, bien sûr !
Olivier : Super bien. On est intermittents quoi.

Combien de concerts à peu près par an ?
Olivier : Ca dépend des années en fait.
Seb : Cette année on en a fait une cinquantaine. Mais bon, on a pris du temps pour enregistrer le deuxième album.
Alex : L'année dernière on en a fait 180, quelque chose comme ça.

Vous jouez surtout en Province...
Olivier : Tours - Bordeaux - Toulouse en gros, le triangle.

Y'a un public particulièrement chaud là-bas ?
Olivier : Le pire qu'on a eu c'était quand même ici.

Le plus mauvais ?
Alex : Le mieux !
Olivier : Le pire, au sens "le plus agité".
Seb : Le pire, c'était au pays basque.

Ah bon, il s'est passé quoi ?
Alex : Ben rien justement.
Seb : Dans un coin perdu du pays basque...
Olivier : C'est pas qu'ils appréciaient pas si tu veux, mais les mecs ils étaient au bar, ils discutaient entre eux, ils jetaient un coup d'oeil...
Seb : Ca c'est le plan le plus lourd qu'on ait fait.

Vous avez des projets ?
Olivier : Sortir le deuxième album.

Il est enregistré ?
Olivier : On le mixe.

Autoprod alors ?
Olivier : Ben pour l'instant oui, parce qu'on a pas encore trouvé quelqu'un... Y'a des discussions encore.

Vous pouvez pas nous dire, un peu ?
Olivier : Non...
Alex : Non, si il se passe rien après...
Olivier : Y'a des petits distributeurs à contacter, c'est Pias, MSI, des trucs comme ça. Ca peut être Crash aussi... ceux qui existent en fait. Mais c'est pas le truc alternatif style On A Faim et tout ça, on voudrait passer au truc supérieur.

Vous en avez vendu combien du premier ?
Olivier : Il était tiré à 2000 exemplaires, on a dû en vendre 1200 à peu près.

J'Aime Pas La Soupe, c'était rien du tout ?
Olivier : En fait on devait monter un label avec des gens mais finalement c'était complètement artificiel, on a juste marqué J'Aime Pas La Soupe dessus, et puis basta. J'Aime Pas La Soupe c'est un label que des gens devaient monter pour nous, plus ou moins. Quand tu fais un label tu t'investis un minimum dans le groupe, et ils ont rien investi du tout.

Vous avez un air dans la tête maintenant ?
Alex (chante) : "J'ai un problème, je crois bien que je t'aime..." C'est ce que j'ai dans la tête maintenant.
Olivier : Il m'a branché sur J'Aime Pas La Soupe, d'un seul coup j'ai la chanson des bérus qui arrive.



Vos sentiments profonds avant d'entrer en scène ? Tremblements, suées ? Cheveux gras, pellicules ? Et bientôt chutes de cheveux ?
Olivier : En fait le mieux c'est quand c'est comme ça, je trouve. Quand y'a les tremblements, de la sueur et tout.
Alex : Clairement.
Olivier : Parce qu'il y a déjà eu des plans dans des endroits qu'on connaissait bien, style dans un bar à Agen, tu prends pas trop de risques parce que tu sais que ça va marcher et là en général le concert tu le chies parce que justement t'arrives trop à l'aise. Non le trac c'est bien, y'a pas à chier.

Vous avez quelque chose à dire au monde qui vous tend les bras ?
Tous : [...]
Alex : Aimez-nous.

Aimez-vous ?
Alex : Non non, "aimez-nous", pas "aimez-vous" !
Olivier : Aimez-nous les uns les autres. On est près à tout pour réussir, si y'a des productrices sur le web...

Qu'est-ce que ça vous fait d'être sur le web, vous ?
Olivier : Ca nous fait une plus grande audience, on est contents ! On est sur d'autres serveurs, donc à force on va commencer à être ici ou là... On pense être les Bill Gates de la musique.

Vous êtes déjà sur le web ?
Olivier : le saxo est en train de faire un site Mascarade. On vous tiendra au courant.


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